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29 décembre 2005

Christmas post-shopping

Décidément, je me demande si les publicités eBay qui fleurissent partout sur ce splendide merveilleux (lapsus) mobilier urbain ne représentent pas l'aboutissement ultime de notre système de consommation (aux côtés de la nationalité par la consommation, sans doute).

De quoi s'agit-il ? De publicités invitant à utiliser eBay pour vendre les cadeaux de Noël non désirés (euphémisme). Tout le monde vous l'accordera, et en premier lieu les marchands de spin qui en ont assuré le plein succès, ces traditions de Noël deviennent bien ennuyeuses (le cadeau à trouver le 23 décembre en soirée pour une tante dont vous ignorez tout, à part la propension à parler de choses insignifiantes), mais au moins, non seulement elles font vivre les commerces en décembre (ça on le savait déjà, gavés que nous sommes de statistiques en temps réel sur la fréquentation comparée des magasins sur les 10 dernières années, avec tendances saisonnières, régressions multiples sur le pouvoir d'achat, et interviews in situ), mais maintenant, en plus, elles profitent à d'autres commerces, après. La vie éternelle des cadeaux de Noël pourris.

Et franchement, qui pourrait leur donner tort, à eBay ? Qui n'a jamais reçu un flacon d'eau de Cologne, un livre de science-fiction rasoir, une cravate strictement impossible à mettre, ou des sels de bain ? Alors qu'échanger les cadeaux reçus (déjà une belle déviation de la notion même de cadeau, non ?) est devenu parfaitement normal, eBay offre maintenant la possibilité de faire fructifier l'inéchangeable, la marchandise achetée au marché de Trifouillis-les-Oies en 1987, le cadeau gagné au cours d'un concours miteux, la cravate achetée en hâte au Carrefour.

Donc, en gros: eBay offre la pierre philosophale du cadeau de Noël, puisque tout ça nous permet de changer les cadeaux en argent. Merveilleux, non ?