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18 novembre 2005

Rétroactes, comme on dit dans les publications sérieuses.

1. Une ONG belge organise une campagne de publicité en faveur d'une action pour le développement en Afrique. Le spot télévisé montre la "désillusion d'un habitant d'Afrique subsaharienne recevant une enveloppe vide de la Belgique".

2. Le Ministre belge de la Coopération au Développement se dit scandalisé par la publicité. La Belgique consacre environ 0,45% de son PNB au développement (le budget de la Coopération au Développement est plus élevé que celui des Affaires Etrangères, par exemple); le budget 2006 prévoit d'ailleurs d'augmenter de 12,5% les sommes consacrées à l'aide au développement. A titre de comparaison, les USA, qui se proclament premiers bailleurs de fonds, le sont, mais en termes absolus: en termes relatifs, leur contribution à l'aide publique au développement n'atteint pas 0,1% de leur PIB (source).

3. Le Ministre demande donc à l'ONG de suspendre volontairement sa campagne, faute de quoi il lancera une action en justice pour obtenir cette suspension.

Voilà la situation. Je ne prends pas parti ni pour l'un ni pour l'autre, malgré que cette campagne me semble plutôt malvenue et témoigne d'un esprit d'auto-flagellation assez typique de la Belgique. Par contre, la réaction de l'ONG me fait bondir, tant elle témoigne d'une mauvaise foi, d'un sens de l'amalgame et d'une prétention qu'on aurait sans doute pu croire réservés aux hommes politiques: "A l'heure du sommet de Tunis, on peut s'interroger sur le précédent que constitue, dans une société démocratique, la menace d'une action en justice contre une organisation non gouvernementale". On croit rêver ...

Le Ministre estime que l'ONG ce faisant a une légère tendance à se croire au-dessus des lois. J'ai tendance à être de son avis ...

Pour un article complet, voir La Libre Belgique.